La semence est l’un des plus importants facteurs de production en agriculture. La recherche a mis au point et continue de développer des variétés de riz performantes. En Afrique de l’Ouest, seulement 5% des producteurs ont accès aux semences de bonne qualité. Cette situation est accentuée chez les femmes. La pénurie de semences de qualité de variétés améliorées est une contrainte majeure dans les Etats membres de l’UEMOA. Cela s’explique par le manque de chaîne de valeurs semencières bien organisées dans ces pays et la capacité limitée des petits paysans à prélever des semences suffisamment bonnes sur leur propre récolte pour la campagne suivante comme cela se fait en Asie. Cette difficulté est liée au fait que les pays ne disposent pas de plans semenciers et d’une stratégie semencière. Un constat général est l’absence de stratégie semencière dans la plupart des pays permettant d’établir la jonction entre la sélection variétale et la production de riz. De plus, l’inadéquation entre l’offre et la demande en semence continue d’être un important goulot d’étranglement au niveau de la filière. La raison est que les approches semencières jusqu’ici adoptées ont dissocié l’aspect sélection variétale (recherche) de l’aspect production de riz. Ceci implique la quasi-absence d’une approche chaîne de valeurs semencières. La conséquence d’une telle difficulté est la méconnaissance des acteurs de la filière semencière (chercheurs, encadrement technique, consommateurs, producteurs, le conditionnement, stockage, commercialisation). Par conséquent, il est nécessaire de considérer la chaîne de valeur semencière dans sa globalité dans le but de créer des facilités pour l’établissement de plans semenciers au niveau de chaque pays, de financer la recherche pour assurer le développement variétal et avoir les équipements de base nécessaires à la bonne conduite des activités et enfin de former les chercheurs. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette étude pour faire la lumière sur la chaîne de valeur semence en Côte d’Ivoire.